< Histoire de Visé , le 16e siècle

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Visé et sa région - le 16e siècle

Vous écoutez La Marche de Henri IV

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Date: 1580
L'air final est publié dans un recueil de noëls de "Christophle de Bordeaux" dès 1581 en France,
Il aurait comme base un fragment du morceau de musique intitulé « les Tricotets », sur lequel s'exécutait une danse en vogue au seizième siècle, et que l'on a entendu au Vaudeville, dans « le Mariage de Scaron ».
On retrouve l'air de la marche de Henri IV en 1588 dans l'Orchésographie de Thoinot Arbeau sous le titre : "Bransle coupé nommé Cassandre".
Il s'adaptait alors à une pièce de Ronsard.Devenu très populaire, l'air va être repris à de nombreuses occasions en France et à l'étranger.

Home / Sommaire histoire Retour au début de l'histoire Vers le 17e siècle dernière mise à jour:10/07/24

1533

Charles Quint annexe la Frise, le duché de Gueldre et le comté de Zutphen

Drapeau de Charles Quint Il parvient ainsi à terminer l’unité des Pays-Bas,
désignés à partir du traité de Venloo (1543), sous le nom des " Dix-Sept Provinces"
Les dix-sept province, documents Historia collection M. Poelmans

Comté de Flandre, ©Marc Poelmans
Comté de Flandre

Picardie, ©Marc Poelmans
Picardie
comte d'Artois, ©Marc Poelmans
Comté d'Artois
Seigneurie de Malines, ©Marc Poelmans
Seigneurie de Malines
Comté de Namur, ©Marc Poelmans
Comté de Namur
Comté de Hainaut, ©Marc Poelmans
Comté de Hainaut
Comté de Zélande, ©Marc Poelmans
Comté de Zélande
Comté de Hollande, ©Marc Poelmans
Comté de Hollande
Duché de Limbourg, ©Marc Poelmans
Duché de Limbourg
Marquisat d'Anvers, ©Marc Poelmans
Marquisat d'Anvers
Duché du Brabant, ©Marc Poelmans
Duché du Brabant
Duché de Luxembourg, ©Marc Poelmans
Duché de Luxembourg
Duché de Gueldre, ©Marc Poelmans
Duché de Gueldre
Principauté d'Utrecht, ©Marc Poelmans
Principauté d'Utrecht
Frise occidentale, ©Marc Poelmans
Frise occidentale
Frise orientale, ©Marc Poelmans
Frise orientale
Ommelanden, ©Marc Poelmans
Ommelanden
Tournaisis, ©Marc Poelmans
Tournaisis

Charles Quint
Le gouvernement des dix-sept Provinces était assisté de trois conseils collatéraux :
le Conseil d’État, chargé des affaires diplomatiques et militaires et de la collation des grandes dignités civiles et ecclésiastiques,
le Conseil privé, doté de pouvoirs législatifs, héritier de l’ancien Conseil d’État de Charles le Téméraire,
enfin le Conseil des Finances chargé d’administrer les domaines, de percevoir l’impôt et de contrôler les Chambres des Comptes.
Le cercle de Bourgogne
1548

Par la Transaction d’Augsbourg, Charles Quint regroupe les dix-sept provinces des Pays-Bas et la Franche-Comté dans le Cercle de Bourgogne (Burgundischer Reichskreis ) qui était indépendant de l’Empire mais que celui-ci devait défendre en cas de besoin.
Après le traité de Madrid de 1526, qui avait obligé le roi de France à renoncer à son ancienne suzeraineté sur la Flandre et l’Artois, l’acte d’Augsbourg mettait un terme définitif à la division apparue lors du traité de Verdun de 843, qui faisait de l’Escaut une frontière séparant la Flandre, relevant à l’ouest du royaume de France, des territoires dépendant à l’est de l’Empire.

1564
L'Édit de Roussillon consacre le 1er janvier.

On invente le réveillon !!

Le 9 août 1564, à Roussillon, près de Grenoble, le roi Charles IX signe en présence de sa mère, la régente Catherine de Médicis, un édit préparé par le chancelier Michel de L'Hospital et le ministre Sébastien de L'Aubespine.

Entre autres dispositions, cet édit fixe au 1er janvier le début de l'année calendaire dans toute la France, confirmant ainsi l'article 39 de l'édit de Saint-Germain qui prescrivait déjà de dater les actes publics en faisant commencer les années au 1er janvier. Auparavant, le début de l'année variait selon les provinces : à Lyon, c'était le 25 décembre, à Vienne, le 25 mars, ailleurs encore le jour de Pâques...

Charles IXLes 42 articles qui composaient cet édit concernaient la justice exceptés les 4 derniers, ajoutés lors du séjour du roi à Roussillon.

L'article 39 annonce que l'année commencerait désormais le 1er janvier (correspondant au style de la Circoncision):

"Voulons et ordonnons qu'en tous actes, registres, instruments, contracts, ordonnances, édicts, tant patentes que missives, et toute escripture privé, l'année commence doresénavant et soit comptée du premier jour de ce moys de janvier.

Donné à Roussillon, le neufiesme lour d'aoust, l'an de grace mil cinq cens soixante-quatre.
Et de notre règne de quatriesme.

Ainsi signé le Roy en son Conseil"
Armoiries de Sebastien de Laubespinesigné Sébastien de l'Aubespine.

Cet édit n'est entré en vigueur qu'en 1567, trois ans après avoir été promulgué.
Catherine de Médicis qui fuyait la peste déclarée à Lyon, avait alors trouvé refuge, avec son fils Charles IX et une partie de la cour, au château de Roussillon, qui avait été la propriété du cardinal François de Tournon (1489-1562), où elle séjourna du 17 juillet au 15 août 1564.
C'est durant ce séjour que Charles IX signa le fameux édit.

Notons que l'empereur d'Allemagne Charles Quint avait déjà fixé le début de l'année au 1er janvier pour ses terres, quelques décennies plus tôt. En 1622, le pape allait généraliser cette mesure à l'ensemble du monde catholique.

Selon certains historiens, la tradition du poisson d'avril tire ses origines de l'édit de Roussillon.

L'année consulaire du calendrier romain débutait le 1er janvier depuis 153 av. J.-C. et ne fut pas modifiée par la réforme julienne (d'autres calendriers pouvaient débuter un autre jour, comme l'année religieuse ou l'année traditionnelle).
Des calendriers locaux alignés sur le calendrier julien conservèrent une date de début d'année différente.
En Égypte, le calendrier alexandrin débutait le 29 août (le 30 août après une année bissextile), suivant en cela la tradition du calendrier pharaonique.

Plusieurs calendriers provinciaux locaux alignèrent le début d'année sur l'anniversaire d'Auguste, le 23 septembre.

L'indiction provoqua l'adoption du 1er septembre comme début d'année dans l'Empire byzantin ; cette date est toujours utilisée dans l'Église orthodoxe pour le début de l'année liturgique. Lorsque Vladimir Ier de Kiev adopta le calendrier julien en 988, l'année fut numérotée Anno Mundi 6496 et débuta le 1er mars, six mois après le début de l'Anno Mundi byzantine de même numéro.
Anno Mundi: date de la création d'Adam selon l'église byzantine et le calendrier hébraïque.
En 1492 (Anno Mundi 7000), Ivan III réaligna le début d'année au 1er septembre ; l'Anno Mundi 7000 ne dura donc que six mois en Russie, du 1er mars au 31 août 1492.

Pendant le Moyen Âge, dans les régions d'Europe de l'Ouest affiliées à l'Église catholique romaine, les calendriers, pour des nécessités civiles, continuèrent à afficher les mois en 12 colonnes de janvier à décembre, en débutant au 1er mars (style vénitien) ou 1er janvier (style de la Circoncision de Jésus), l’Église y ajoutant une année lunaire pour déterminer les fêtes religieuses.
Cependant, la plupart de ces pays débutèrent la numérotation de l'année à une fête religieuse importante, comme le 25 décembre (style de la Nativité de Jésus), le 25 mars (style florentin ou style de l'Annonciation, d'où la tradition du poisson d'avril commémorant l'usage de s'échanger des cadeaux en début d'année de ce style), voire à Pâques (style de Pâques) comme dans certaines régions françaises.

Au IXe siècle, le 25 mars fut utilisé comme début d'une nouvelle année dans le sud de l'Europe.
Cette pratique s'étendit en Europe à partir du XIe siècle et en Angleterre à la fin du XIIe siècle.
Par exemple, les archives parlementaires anglaises enregistrèrent l'exécution de Charles Ier le 30 janvier 1648, même si la date correspondrait à ce qui serait actuellement considéré comme le 30 janvier 1649.

La plupart des pays d'Europe de l'Ouest déplacèrent le jour de l'an au 1er janvier avant leur adoption du calendrier grégorien (voire avant sa création en 1582), principalement pendant le XVIe siècle.
La liste suivante en donne quelques exemples :
1522 : République de Venise, 1529 : Suède, 1544 : Saint-Empire romain germanique, 1556 : Espagne, Portugal, 1559 : Prusse, Danemark, 1564 : France, 1576 : Pays-Bas du Sud, 1579 : Duché de Lorraine, 1583 : Provinces-Unies, 1600 : Écosse, 1700 : Russie, 1721 : Toscane, 1752 : Angleterre

sources: Herodote.net, Wikipedia

1568

armes de Ferdinand Alvare de Tolède, Duc d'AlbeFerdinand Alvare de Tolède, Duc d'AlbeFerdinand Alvare de Tolède, Duc d'Albe
est alors à la tête d'une forte armée chargée de réprimer les troubles dus à la Réforme et réprimer les Calvinistes.


Nommé gouverneur des Pays-Bas par Philippe II, avec le titre de vice-roi, il y est investi d'un pouvoir absolu pour réprimer les idées d'indépendance et de réforme religieuse.


Il rassemble une immense armée, qu’il mène d’Italie en Flandres par la Savoie et la Franche-Comté, et pénètre dans son territoire où il fait son entrée dans Bruxelles à la tête de l'armée espagnole le 8 août 1567.

Cliquez sur les images pour agrandir
Entrée du Duc d'Albe à BruxellesExécution des comtes d'Egmont et de HornesIl établit en 1567 le Conseil des troubles, un tribunal d'exception mis en place au début de son gouvernement des Pays-Bas, pour réprimer les émeutes iconoclastes survenues un peu plus tôt en Flandre et en Hollande, et de façon générale les troubles religieux, un tribunal qui déploie tant de rigueur qu'on ne le désigne plus que sous le nom de Conseil de sang, provoquant le soulèvement général du pays.

Potence, bûcher et décapitations étaient un spectacle quotidien

Il fait exécuter les comtes d'Egmont et de Hornes accusés de rébellion sous le prétexte qu'une agression aurait été perpétrée par les calvinistes contre des lieux catholiques.
Ils furent amenés la veille de Gand , en charrette, et emprisonnés dans la maison du Roi.

Exécution des comtes d'Egmont et de HornesLe lendemain matin , 6 juin 1568, vers 11 h, ils sont décapités sur la Grand-Place de Bruxelles.
Le comte Lamoral d’Egmont perdit la tête sur l’échafaud couvert de drap noir.
La nuit précédente il avait pourtant écrit au Roi Philippe II une longue lettre de fidélité mais cela n’avait servi à rien !
Son compagnon, le comte de Hornes, soi-disant impliqué dans le même complot, fut décapité quelques instants plus tard et sa tête fut plantée sur un pieu réservé à cet usage.
La place est protégée par un fort bataillon d'arquebusiers espagnols que l'on voit jusque dans les rues adjacentes, 22 compagnies d'arquebusiers furent mobilisées pour la circonstance.

Le duc d'Albe déclenche ainsi, après seulement quelques mois de gouvernement, la guerre de Quatre-Vingts Ans.

Il remporte d'abord de grandes victoires sur les insurgés à la tête desquels s'est placé le prince d'Orange, mais il ne peut les réduire entièrement et, las d'un combat sans fin, il finit par demander lui-même son rappel (1573).
II quitte le pays au bout de sept ans, après l'avoir hérissé de forteresses et inondé de sang, laissant la réputation d'un grand capitaine, mais surtout d'un sanguinaire impitoyable.
Il mourra en 1582.

Il traque les Gueux de Guillaume de Nassau qui s'enfuient par dizaines de milliers en pénétrant dans la principauté mais se heurtent au liégeois qui refusent de les laisser passer la Meuse par le pont des arches et ils assiègent la ville.

l'arbalète du Duc d'Albe offerte aux Arbalétriers de Visé en 1568, Musée des AAVEn 1568, le tristement le Duc d'Albe rencontre Gérard de Groesbeck prince évêque de Liège à Visé.

Les honneurs leurs seront rendus par les arbalétriers auxquels le duc remettra une arbalète qui se trouve encore aujourd'hui dans leur musée

Lettre de Gérard de Groesbeck, évêque de Liège, au duc d’Albe (1568).

L’évêque de Liège au duc d’Albe.

LIÈGE, 5 Novembre 1568.

Monsieur, depuis ma dernière d’hier soir, l’ennemy, incontinent après mynuict, a faict semblant de livrer l’assault à ceste cité : mais, voyant les nostres bien en ordre et animez à luy faire résistence, semble que sur ce poinct il s’en va retirant, et ne sçavons encoir vers où il tient la teste. Et partant, j’envoye en diligence vers ma ville de Huy à advertir le colonnel de Montdragon de ce que dessus, si d’adventure l’ennemy se voulust retirer vers cest endroict-là, et ne fauldrons de luy envoyer, au besoing, ce que povons avoir icy de secours. Aussy tost qu’aurons quelque plus grand esclarcissement et asseurance vers où l’ennemy prétend de tirer, Vostre Excellence en sera advertye.

Au reste, l’ennemy a usé de son accoustumé à l’encontre des maisons de Dieu et monastères d’alentour de ceste cité, y ayant boutté le feu, et espéciallement en l’abbaye de Saint-Lorens et Saint-Gilles, dont j’espère que la justice divine ne tarde à luy en paier ce qu’il mérite.

Sur ce, monsieur, après mes humbles recommandations à la bonne grâce de Vostre Excellence, je prie le Créateur donner à icelle en santé longue et heureuse vie. De Liége, ce ve de novembre 1568, à six heures devant midy.

De Vostre Excellence l’entièrement à luy faire humble service,

GÉRARDT, évesque de Liége.

 

Arquebusiers espagnols à Anvers en 1577En 1573 le duc est remplacé

Le mardy 17 novembre, don Louys de Requescens, gouverneur de Milan, est entré dedans la ville de Bruxelles, pour prendre le gouvernement des Pays-Bas, en lieu du duc d'Alve; lequel s'en retourna en Espaigne par le 18 de décembre, accompagné de cent arquebusiers. 

Il est plus modéré.
Requesens dissout le Conseil des Troubles et accorde une large amnistie entre autres à Philippe d'Egmont le premier fils de Lamoral qui recouvre titres et biens.

Il est cité en 1577 :
" Messire Philippe, Comte d'Egmont, prince de Gavre et Stenhuse, baron de Baer, Sgr. De Fiennes et de la Hamaide, chevalier de la Toison d'Or, etc. en vertu d'engagement que lui a fait Madame Françoise de Luxembourg, douairière d'Egmont, etc."

Requesens reprendra néanmoins la guerre face aux exigences du Prince d'Orange.

 

Arquebusiers espagnols à Anvers en 1577

En cette fin de 16e siècle l'empereur du Saint Empire Romain Germanique, donc le souverain suprême est

Rodolphe II de Habsbourg


Rodolphe II du Saint-Empire
(né le 18 juillet 1552 à Vienne - mort le 20 janvier 1612 à Prague),
Empereur du Saint Empire de 1576 à 1612,
roi de Bohême, roi de Hongrie,
fils de Maximilien II, (empereur du Saint Empire, roi de Bohême et roi de Hongrie) et de Marie d'Espagne, fille de Charles Quint
Armes de Rodolphe II de Habsbourg

 

La Réforme fait du chemin, à Dalhem et Cheratte, qui sont en dehors de la principauté de Liège, on compte des églises réformistes, et à Visé même il y a pas mal de protestants, il faut dire que les commerçants de Visé ont pas mal de clients dans les Pays-Bas dont ils veulent garder les bonnes grâces.
La situation est donc très peu sûre dans la région, les Pays-Bas sont noyés dans un bain de sang.
La Pacification de Gand unit les provinces qui luttent ensemble contre les troupes espagnoles livrées à elles-mêmes, soldatesque qui n'est plus payée et qui met le pays à sac.
En 1579 les troupes espagnoles assiègent Maestricht, la peste règne dans le pays, elle ne choisit pas son camp et touche tout le monde.
C'est pour y échapper que le Duc de Parme, Allessandro Farnese, quitte Namur touchée par la maladie, pour installer son quartier général à Visé en décembre 1578.
Des déserteurs et des pillards traînent partout et se servent sur le pays.
Les milices communales d'arbalétriers ont du mal à les contenir en dehors de la ville et les arbalétriers de Visé demanderont un renfort d'équipement et des arquebuses.
D'aucun prétendent même que c'est une frange progressiste des l'ancienne gilde qui aurait fondé la nouvelle compagnie d'arquebusiers, mais rien ne permet de le certifier.
Combats d'arquebusiers à Jupille en 1577

Par l'Union d'Utrecht du 23 janvier 1579, sept provinces à majorité protestante du nord des Pays-Bas se constituent en confédération.
C'est la naissance des Pays-Bas actuels.

On est en pleine
guerre de religion, et les catholiques et les protestants s'affrontent aux Pays-Bas comme ailleurs en Europe.

Nous sommes seulement 7 ans après le tristement célèbre massacre de la St Barthelemy

C'est dans ce contexte que nait la nouvelle compagnie.

Combats de compagnies d'arquebusiers espagnols à Jupille près de Liège en 1577
Gravure Cabinet des Estampes de Liège.

Le Prince évêque Gérard de Groesbeeck proclama la neutralité de la Principauté de Liège en 1577.
Alexandre Farnese, Duc de Parme, Gouverneur des Pays-BasMais sa neutralité était de principe et orientée: il a réussi à faire refuser par ses états le passage du Taciturne donc par les troupes réformistes; mais dix ans plus tard, en 1579, il autorisera le passage par Liège de l’armée espagnole de Philippe II commandée par Armoiries des Ducs de ParmeAlexandre Farnèse qui fonce sur Maestricht.
Et sa collaboration ne se limite pas à une autorisation de passage, il ira jusqu'à le fournir en armes.
" Pendant le siège de Maestrieht, comme le prince de Parme n'avoit du canon suffisant pour la batterie, l'évêque lui en prêta 20, entre lesquels il y en avoit 12 belles et grandes, nommées pour leur grandeur et beauté les Douze apôtres, lesquels on n'a jamais restitué, ains sont à présent par accident tombées es mains des Hollandois, placées en divers villes et places, l'ayant aussi assisté de toutes amonitions requises et de toutes sorte de vivres, avec 4.000 pionniers, ce qui avança fort ledit siège.
Pendant lequel le prince de Parme était logé dans Visé, ce qui offensa fort ledit prince d'Orange, s'en réservant un jour sa vengeance, au contraire du duc de Parme qui remercia les Liégeois de l'assistance qu'ils luy avoient fait durant ce siège..."

Alexandre_Farnese son histoire par Jean-Chrysostome Bruslé de Montpleinchamp (1692)

Pourtant Maestricht dépendait pour moitié à l'église de Liège.Pillage et massacre à Maestricht en 1579

La ville est alors assiégée puis occupée par les troupes d'Alexandre Farnèse, Duc de Parme, nommé Gouverneur des Pays-Bas et chargé d'y remettre de l'ordre.
le Château de Pietersheim où logeait Farnese

Il avait installé ses quartiers à Visé et au château de Pietersheim (Lanaken) qui était propriété de Merode, lequel ayant abandonné le parti du roi et dont la garnison avait osé résister, vit son château livré au pillage.

Le 8 mars 1579, 20 000 Espagnols prennent position devant Maastricht
La population compte 34.000 âmes.
La ville est défendue par une garnison d'un millier d'hommes; français, anglais, écossais et flamands, de 1200 soldats issus de la bourgeoiseie et bien armés, et environs 6 000 miliciens issus de la population, commandés par Sébastien Tapin.


Les troupes espagnoles sont en grande partie logées dans les villages environnants, dont Visé, avec les désagréments que l'on peut imaginer sur la population.



Maastricht est encerclée de toutes parts.
Deux ponts de radeaux enjambant la Meuse facilitent les manœuvres de l'armée espagnole.

Le 25 mars, les Espagnols commencent à battre les murs avec des tirs d'artillerie, ils disposent de 54 canons venus pour la plupart de Liège, et creusent des mines.Jean de Nassau
La résistance est acharnée. Les défenseurs entament à leur tour des tunnels de contre sape pour atteindre les mines espagnoles
Les combats se poursuivent jusque sous terre.
Les galeries sont inondées et de nombreux espagnols périssent noyés.
D'autres sont asphyxiés par un feu allumé par les hollandais.
500 périssent encore dans l'explosion prématurée d'une mine.
Des tours d'assaut sont construites.

Le 8 avril, la ville est attaquée, mais les habitants hommes et femmes défendent vaillamment la place.
Des pierres et tout ce qui peut servir d'arme sera utilisé contre les assaillants.
Tapin est grièvement blessé aux bras.

L'attaque est repoussée et Alexandre Farnèse, retenu au lit avec une forte fièvre, réalise qu'il devient urgent d'en terminer.
Les troupes de
Jean de Nassau constituent une réelle menace, et des renforts espagnols ne sont pas attendus.

Dans la nuit du 29 juillet les Espagnols pénètrent dans la ville tandis que les défenseurs, épuisés se sont assoupis.
La ville est pillée pendant 3 jours.

Maastricht perdit 8.000 âmes dont 1500 femmes, alors que les troupes espagnoles perdaient 2.500 soldats.

A consulter:
Le siège_de_Maestricht_sous_Alexandre_Farnese par Victor Joly (1840)
Le siège_de_Maestricht Histoire de la guerre de Flandre Famiano Strada,Du Ryer 1705 Extrait sur Maastricht
Histoire de la guerre de Flandre Histoire de la guerre de Flandre Famiano Strada,Du Ryer 1705 complet
Alexandre_Farnese son histoire par Jean-Chrysostome Bruslé de Montpleinchamp (1692)

Siège de Maastricht par Alexandre Farnese en 1579Siège de Maastricht par Alexandre Farnese en 1579 Siège de Maastricht par Alexandre Farnese en 1579


La pseudo-neutralité de Groesbeeck est donc un stratagème qui n’empêche nullement la principauté d’être ravagée pendant les années par les deux parties belligérantes, et plus particulièrement les espagnols.
Les ravages de la guerre coïncidaient avec des hivers très rudes, la disette, et la peste qui s'étendait dans plusieurs villes belges

Les massacres du siège de Maestricht étaient tels qu'ils gagnèrent Liège: le dénuement du peuple dépassa toute mesure, cette guerre aux portes de la cité y amena son lot de désolation avec des armées de pillards et l'interruption d'"changes commerciaux cruciaux.
En cette fin de 16e siècle, la région était infestée de malfaiteurs de toutes sortes, déserteurs des armées, brigands, etc,... qui traversaient la Principauté de Liège à l'extrémité de laquelle la petite ville mosane de Visé se trouvait.
La région n'est pas sûre et il ne fait pas bon s'aventurer dans les campagnes où pas mal de traînards, de pillards, de voleurs, infestaient la région, suivant l'armée régulière, laquelle se servait souvent "sur le pays".


L'histoire ne relate cependant aucun haut fait d'armes tant par les arbalétriers que les arquebusiers et ce à aucune période jusqu'au 21e siècle.

De plus le Duc ayant établi ses quartiers dans la ville, l'ordre y régnait certainement grâce à sa propre garde.
Et qu'auraient pu faire quelques arbalétriers et arquebusiers alors que 20.000 hommes composent l'armée du Duc ?

Une soldatesque mal payée et qui ne recevant pas sa solde avait mis à sac de grandes villes comme Malines en octobre 1574 et Anvers en novembre 1576.

Les deux gildes gardaient en fait uniquement la cité, sortant peu en dehors de ce qui restait des remparts démolis par Charles le Téméraire en 1468 et en partie reconstruits.

Ecu des Arquebusiers de Visé, Marque déposée sous le N°1111623 propriété FAV, ©Marc Poelmans

Ecu original des Harquebusiers

"de gueules à deux arquebuses en sautoir, d'or ou au naturel,
une grenade de même en pointe"

© modèle déposé

dessin propriété de Marc Poelmans

Arquebusiers au Tir au papegay, Rennes 16e siècle1579
S'agissait-il à Visé de rivaliser avec les Arbalétriers, ou de suppléer à la faiblesse de leurs effectifs ?
Arbalétriers qui à l'époque sont munis d'arquebuse !

Il faut selon toute vraisemblance pencher pour la première hypothèse que vient accréditer la création très tardive des arquebusiers de Visé plus d'une siècle après d'autres.

Les Arbalétriers plus anciens étaient dotés de privilèges qui amenèrent sûrement des jalousies.
C'est aussi une certaine élite car il faut payer une cotisation pour en faire partie et le Roy du tir doit arroser à ses frais la compagnie par force tonneaux de bière lors de la fête, ce qui nécessite quelques liards dans son escarcelle.

La création des arquebusiers ne s'explique donc que si elle est issue d'une volonté de jouir des mêmes avantages et de s'impliquer dans la vie politique de l'époque, sinon, puisque les Arbalétriers souffraient soit-disant d'un manque d'effectifs, il eut suffit de les renforcer plutôt que de créer une autre compagnie.
Leur nombre était soit-disant insuffisant pour assurer la garde de la ville car ils avaient été décimés par l'épidémie de peste qui avait frappé à cette époque.
Curieuse maladie très sélective...

Cette hypothèse ne tient pas une seconde la route et ce d'autant moins que si Farnèse vient s'établir à Visé et dans sa région, c'est que justement il s'enfuit d'une région où la maladie régnait.


Il faut aussi savoir que les "Compagnies du Papegeay" comme on les appelait souvent en Europe, bénéficiaient en plus des donations, de certaines exemptions de taxes ou de travail, beaucoup furent créées uniquement dans ce but.
C'était surtout des cercles privés ou, comme aujourd'hui encore, on n'accepte pas n'importe qui et il faut être parrainé par d'autres membres pour y avoir accès, ce qui n'est pas sans rappeler la franc-maçonnerie...

 

Le terme papagay, papegeai, papegeay, papagaio, papegault, Papagei,
vient du nom donné à l'oiseau fiché sur un mât et que les tireurs (archers, arbalétriers ou arquebusiers) essayaient de faire tomber, réalisant ainsi le Coup du Roy
Le mât pouvait être de 5 à 6 mètres mais allait jusqu'à 30, voire plus de 40.
(voir page
18e siècle)
On utilisait dans certaines régions un mât de bateau.

Les Arbalétriers, qui avaient reçu le privilège de percevoir des taxes sur les barques accostant à Visé, préservant leurs intérêts étaient de ce fait plus proches du Prince Evêque de Liège que les Arquebusiers qui adoptèrent la devise : "Vox Populi, Vox Dei" , "La voix du peuple est la voix de Dieu ! " devise bien révolutionnaire pour l'époque et qui n'est pas sans inquiéter les classes conservatrices.
Volonté de plus de liberté ou manière de rappeler que c'est Dieu qui s'exprime par le peuple ?
Un dieu catholique et anti réformiste bien entendu ... c'est précisé dans les statuts.
Cette devise est aussi une manière de rappeller au Prince-Evêque que si les arquebusiers accepteront les contraintes qu'il impose dans les statuts, ce sera aussi à la condition que le monarque les écoute.
L'histoire relate quelques démêlées entre arquebusiers et arbalétriers... mais aujourd'hui, Arbalétriers
et Arquebusiers sont les meilleurs amis qui soient.

Les membres fondateurs des harquebusiers

armes du Capitaine Halen Daneau, ©Marc Poelmans Martin Léonard Bourgmestre
Halen Daneau Bourgmestre
Léonard de Thernagant Juré des Cherwiers
Jean de Sluzze Juré des Cherwiers
Lambert Haurquin Juré des Naiveurs
Laurey Léonard Juré des Naiveurs
Loys Juré des Vignerons
Jean de Mons Juré des Vignerons
Libot Toucke Gouverneur du Bon métier des Cherwiers
Wathelet François Gouverneur du Bon métier des Cherwiers
Mathy Jacob Gouverneur du Bon métier des Naiveurs
Léornard le Merchenier Gouverneur du Bon métier des Naiveurs
Bernard de Sluzze Gouverneur du Bon métier des Vignerons
Laurey dit de Wandre Gouverneur du Bon métier des Vignerons

 

Les trois Bons Métiers de Visé
Leur but était d'assurer la bonne qualité des produits manufacturés et vendus, mais c'est aussi les premiers syndicats, des groupes structurés et solidaires.
Ils se battent pour obtenir des privilèges du pouvoir et les défendent une fois acquis
On n'y entre pas comme on veut et on ne peut exercer une activité si on n'en fait pas partie
Lorsqu'on voit les membres des nouveaux arquebusiers, le lien politico-économique est évident.

Blason des Cherwiers, ©Marc Poelmans   Blason des vignerons, ©Marc Poelmans
Cherwiers Naiveurs Vignerons

Les cherwiers étaient les agriculteurs.

"Seuls les cherwiers ou ouvriers agricoles se servant de la charrue pourront remuer, fouiller et retourner avec bêches, houes et autres instruments pour y semer espeautre, froment, seigle, orge, pois, vesces, féveroles et autres choses semblables.

Ils useront seuls de leur pratique et de leur art.
Par suite, qui n'étant pas du métier voudra charruer dans la banlieue au moins dix tonniers, devra payer au Rentier un droit fixe de 20 florins du Rhin ".

Le règlement de 1581 intègre dans cette corporation ceux qui
" creusaient des fosses et retournaient les terres pour en faire des briques"

A l'époque, la navigation sur la Meuse était lente et plus difficile qu'aujourd'hui, c'était un fleuve large, capricieux, avec des ïles et des rochers partout, des passages difficiles sans eau ou au contraire des crues et un courant violent.
Les hommes de la rivière sauvage comme on les appelait.
La corporation comprenait les propriétaires de bateaux et tous ceux qui se rattachaient à la navigation et au trafic par eau.

Devaient acquérir la grande Rate du métier tous les navigateurs, qu'ils naviguent sur la Meuse, sur l'Ourthe, sur des rivières sauvages ou qu'ils utilisent pour leur transport des bateaux à voile ou à rames, des bacs ou des nacelles. Devaient aussi acquérir la grande Rate du métier ceux qui halaient les bateaux le long des rives et des chemins de halage.

Le métier comptait aussi parmi ses compagnons des marchands de foin, d'avoine et même de fagots.
Ce blason a été repris sur la médaille du comité de la Jeunesse de Devant-le-Pont, quartier sur la rive gauche où on trouvait les constructeurs de bateaux et pontonniers.

On a cultivé la vigne dès le 7e siècle sur les bords de la Meuse, surtout sur la rive gauche qui est la mieux exposée au soleil .
Parmi les compagnons du métier, il y avait aussi des marchands de lait, des grainetiers et des maraîchers, ces derniers prenant une place de plus en plus importante dans le métier avec le déclin des vignobles."Devront acquérir le Bon Métier ceux qui remueront, fouilleront, retourneront et laboureront la terre avec une bêche, une houe ou autres instruments pour semer et faire porter toutes sortes d'herbages, fleurs, arbres, haies et verdures, à l'exception de l'épeautre, froment, orge, pois, vesces, féverolles et avettes, lesquels dépendent du métier des cherwierss : idem de ceux qui travailleront dans les cotillages et dans les houblonneries d'autrui (jardiniers et horticulteurs) ; item de ceux qui vendent ails, fèves de Rome, vin du pays, vinaigre, raisins frais, romarin, melons, concombres et toutes sortes d'herbes et fruits provenant du cotillage et du jardinage ; item de ceux qui vendent le croît de leur jardin ou cotillage; item de ceux qui nourrissent bêtes à cornes au moyen de ces produits; item de ceux qui vendent le lait ".


Si aucune date exacte ne détermine avec précision la création de la gilde en 1579, la naissance officielle de celle-ci est par contre connue par les
statuts inscrits dans un mandement aujourd'hui disparu du Prince-Evêque Gérard de Groesbeeck le 15 mai 1580.
Alors que cette date officielle est certaine, les deux compagnies continuent de fêter leurs jubilés en référence à 1579 et non 1580... sauf en 1930.

Gérard de Groesbeek


Gérard de Groesbeek
1564-1581

Né en 1517 au château de Curange
(Comté de Looz).
Doyen de Saint-Lambert. Il fut imposé comme ses prédécesseurs au Chapitre cathédral et au Pays, du vivant de son prédécesseur, en mars 1562, a d'abord, malgré l'hostilité liégeoise, poursuivi leur politique, en renouvelant l'alliance de 1518 avec le roi catholique des Pays-Bas, qui étaient en pleine guerre civile et religieuse, puis, en 1577, il a finalement opté pour la neutralité de la principauté, sans qu'elle soit reconnue par l'Espagne.
Fit son entrée solennelle le 15 juin 1564 et fut sacré en 1565.
Bien qu'il ait du faire face à la menace calviniste sur la Cité et intervenir dans plusieurs villes du pays, il n'est pas parvenu à faire appliquer les nombreux décrets du Concile de Trente.
Gérard de Groesbeek, qui a aussi été élevé au cardinalat, a publié un nouveau code de procédure qui est resté en vigueur jusqu'à la révolution de 1789.


saint Martin de Toursecu du drapeau de St Martin à la Collégiale de Visé, ©Marc PoelmansLe rôle des Arquebusiers, à côté des Arbalétriers était de venir prêter main forte à la milice communale
et de lutter contre le brigandage, sous la bienveillante protection de

saint Martin de Tours que ces derniers avaient choisi comme Patron lors de leur fondation en 1579.

La saint Martin était une fête très populaire, et il était le saint tutélaire de la Collégiale de Visé

Souvent les guildes prenaient comme saint patron le saint tutélaire de l'église principale de leur ville,
il est étonnant que les arbalétriers aient préféré saint Georges alors que celle-ci était dédicacée à St Martin.

Les arquebusiers organisèrent leur première fête de St Martin très certainement le 11 novembre 1579

Ex-voto des Arquebusiers de Visé. Basilique St Martin à Tours (France)Cette date fut rappelée au tombeau de saint Martin où elle a été gravée lors du voyage des Francs Arquebusiers à Tours le 11-11-2005 voir aussi http://www.saintmartindetours.eu/patrimoine/belgique/wallonie/vise/index.php

Cet ex-voto, réalisé par Marc Poelmans (initiales MP) , est un hommage qu'il a voulu de la part de tous les arquebusiers de Visé
dont il reprend les armoiries primitives et des Francs Arquebusiers en particulier, gravé dans la crypte à côté du tombeau de leur saint patron et dont les armes d'aujourd'hui se trouvent à droite
Au départ pesonne n'était intéressé par la mise en plce de cet ex-voto primitivement entièrement financé par son promoteur.
Ce n'est qu'après l'avoir vu que le comité des jeunes de l'époque proposa d'en rembourser la moitié et ce dans l'émotion de cette réception sollenelle dans la basilique noire de monde.
Au départ, seul le blason du 16e siècle était prévue, mais devant les critiques des "rouges", le second fut ajouté poursignaler laquelle des deux compagnies était présente.


mousquetaire de Gheynmousquetaire de Gheynmousquetaire de Gheyn

On peut même se demander l'origine et la mission exactes des gildes visétoises puisqu'il existait déjà dans la cité une milice bourgeoise chargée de maintenir l'ordre et disposée dans les divers quartiers.
Ce qui démontre encore une fois qu'elle existaient pour jouir de privilèges.
Mais la ville ou le monarque n'y perdait pas.

Grâce aux gildes et à leurs hommes entraînés, dans chaque quartier, au son du tambour, il était possible de faire appel en quelques minutes à un renfort d'hommes prêts à laisser tomber leurs occupations et à prendre leurs armes pour intervenir.
Il incombait en effet à tout membre d'une gilde de posséder l'armement nécessaire et d'être entrainé à son maniement.
Mais aucune histoire ne mentionne la moindre interventon armée.

Ces obligations des citoyens visétois furent même rappelées dans un mandement d'Ernest de Bavière du 11 février 1597... bizarrement deux ans avant que la gilde ne soit confirmée dans ses statuts (
voir plus loin)

Il faut donc voir dans la création des gildes bien plus qu'une simple garde bourgeoise, mais une volonté d'avoir la même influence que celle des Corporations et Métiers, de s'impliquer dans les prises de décision de la ville et d'en diriger le destin.

Ernest de Bavière


Ernest de Bavière
1581-1612

Né le 17 décembre 1554 dans une des plus puissantes familles catholiques d'Allemagne. Troisième fils d'Albert V, duc des deux Bavières et comte palatin du Rhin, et d'Anne d'Autriche, fille de l'empereur Ferdinand Ier.
Chanoine de Liège le  29 décembre 1580. Déjà évêque de Fresinghen (1565) à 11 ans et de Hildesheim (1575);  recommandé par Alexandre Farnèse, neveu de Philippe II, gouverneur des Pays-Bas. Élu à l'unanimité, le 30 janvier 1581.
Eut pour compétiteur François de Valois, duc d'Anjou et d'Alençon, frère du roi de France Henri III et l'archiduc Mathias.
Prince-abbé de Stavelot, le 11 février 1581.
Ne voulut jamais recevoir les ordres sacrés.
Il était très instruit et, bien que souvent absent du diocèse, il encouragea les progrès de l'industrie liégeoise.
Pro-espagnol, il maintint cependant fermement le principe de la neutralité.
Il se montra implacable envers les protestants et appliqua la paix d'Augsbourg de 1555.
Il favorisa la Compagnie de Jésus, fonda les premiers séminaires, assura le développement des exploitations houillères et l'installation des usines métallurgiques, protégea les sciences et les arts, institua un mont-de-piété et donna son palais d'Outre-Meuse à la  Compagnie de la Miséricorde, pour ériger un hôpital, qui a perpétué le souvenir de son nom.

Outre les privilèges accordés aux gildes, c'était aussi l'occasion pour les membres de celles-ci de faire preuve d'un certain élitisme, tout le monde n'étant pas admis dans les rangs.
Dans certaines villes, c'était réellement une classe, une caste, particulière, et à Visé on n'a certainement pas dérogé à cette règle.
C'est d'ailleurs toujours le cas au vu des cotisations à payer pour en faire partie et des uniformes qu'il faut parfois financer à grands frais.

On se rend parfaitement compte de cet élitisme dans la célèbre tableau:
La compagnie de milice du capitaine Frans Banninck Cocq et du lieutenant Willem van Ruytenburch
mieux connu sour le nom de La Ronde de nuit peinte par Rembrandt en 1642 et sur laquelles ceux qui posent ont payé pour être représentés ou dans le tableau qui représente la Compagnie du Capitaine Albert Bas
(Voir page
Uniforme)

La Ronde de Nuit de RembrandtLa Compagnie du Capitaine Reinier RealCompagnie du Capitaine Albert Bas et lieutenant Lucas Conijn
http://www.rijksmuseum.nl/

En outre, les membres des sociétés du papegay bénéficiaient de franchises, d'exemptions de taxes (temps bénit !!!) ou de rôle de garde.
Ils étaient aussi exempts de milice.

Dans plusieurs villes, partout en Europe, des sociétés du papeguay se créèrent dans ce but.
Elle s'autofinançaient via les cotisations des membres, mais y gagnaient largement grâce aux franchises dont ils profitaient.
On appelait d'ailleurs ces sociétés des compagnies franches.
On trouvait des francs archers, des francs arbalétriers et des francs arquebusiers (déjà !)

Ces privilèges et droits étaient surtout octroyés au Roy du tir pour toute l'année pendant laquelle il avait abattu l'oiseau et même à vie pour celui qui devenait empereur en réussissant l'exploi trois années consécutives.

L'exemption de taxes concernait aussi la vente par ceux-ci de boissons spiritueuses, vins, cidre, bières, etc.

Mais si le vainqueur du tir était aussi bien considéré c'est qu'on voyait dans sa victoire bien plus que son adresse
mais une certaine volonté divine de lui avoir octroyé cet honneur
.

En effet, la chance est pour une bonne part dans l'abat de l'oiseau, avec une perche qui bouge, et des armes non rayées qui manquent de précision.
Chaque tireur avait ainsi une chance d'arriver à décrocher la timbale, chance que l'on attribuait à une divine protection.

Il ne faut pas oublier non plus que le Capitaine de la compagnie pouvait faire battre tambour et rassembler ses hommes d'armes, détenant ainsi une puissance non négligeable, particulièrement dans les grandes villes où elle comportait parfois un effectif de plusieurs centaines d'hommes.

Les gouvernants ne voyaient pas toujours d'un bon oeil cette armée parrallèle qui aurait pu se retourner contre eux et des compagnies furent parfois dissoutes.

Les plus riches s'offraient des armes à mise à feu à rouet:

 

Le principe du briquet: une roue dentée qui frotte une pierre qui provoque des étincelles:

Une roue dentée,
actionnée par un ressort laché lors d'une pression sur la détente
provoquait une gerbe d'étincelles
émises par la pierre de pyrite au préalablement rabattue à hauteur du bassinet qu'on avait d'abord chargé de poudre fine (pulvérin).
Mise à feu à rouet
Comme pour le mousquet ou l'arquebuse à mèche le trou de la lumière communiquait le feu à la charge principale du canon, principe qui restera tant que les armes se chargeront par le canon jusqu'au milieu du 19e siècle lors du chargement par la culasse.

 

 

armes des Anciens Arbalétriers de Visé drapeau des Arbalétriers de Visé, ©Marc Poelmans Armes de Thibaut de Bar Prince-Evêque de Liège à partir de 1306
Thibaut de Bar

Prince-Evêque en 1303 donna en 1310 aux Arbalétriers leur reconnaissance officielle

La Compagnie Royale des
Anciens Arbalétriers de Visé
Une des plus anciennes guildes de Belgique
M. Ronday,  Roy des Anciens Arbalétriers de Visé
Joseph Ronday
Le Roy des Anciens Arbalétriers
©
www.arbaletriers.be

saint Georges, patron des Arbalétriers de Visé
arbalète
700e anniversaire des arbalétriers de Visé

Arbalétrier, collection M. Poelmans

écu de Jacques de Molay dernier grand maître des TempliersSelon certains auteurs, les Arbalétriers dont l'origine certaine est inconnue, mais dont l'existence officielle est attestée dès 1310, seraient en fait des Templiers,
qui existaient à Visé au 14e siècle, lesquels n'auraient pas été chassés par le Prince-Evêque.
L'ordre avait été dissout par le pape mais en Principauté de Liège ne se trouvaient pas sous l'autorité du roi de France qui voulait les éliminer
On notera que les arbalétriers ne prirent par le saint tutélaire de l'église principale de la ville, à savoir St Martin, comme il était d'usage, mais bien St Georges qui était aussi saint patron des Templiers.
Or en ce début de 14e siècle, les templiers sont en mauvaise posture depuis plusieurs années, pousuivis par le roi Philippe IV Le Bel et arrêtés le vendredi 13 octobre 1307
.
On notera aussi que l'écu de Jacques de Molay, dernier grand maître de l'Ordre était d'azur à la bande d'or, auquel fut ajouté une croix templière, sur fond blanc.
Bannière du St Empire Romain Germanique jusque 1410 Drapeau de Visé
Le drapeau des arbalétriers sous forme d'écu est à enquerre, or et argent l'un à côté de l'autre, ce qui est une anomalie dont il faut s'enquérir pour trouver la raison.
L'hypothèse est séduisante mais pas vérifiée.
Autre hypotrhèse, le drapeau du Saint Empire Romain Germanique dont dépendait la principauté de Liège était de fond jaune et les couleurs de Visé bleu et blanc, peut-être une association des trois.

Ci-desssous des images des Arbalétriers dans les années 60, Chromos extraits de
"Le folklore en Belgique et au G.D. de Luxembourg" Collection Végé Album N° 2  Visé Province de Liège Arbalétriers,
le numéro du chromo est celui de l'image


Ecus des arquebusiers et des arbalétriers de Visé réalisés lors du 675e anniversaire de la translation de la Chasse de St Hadelin à Visé et du grand cortège.
Malgré un prix plus que modique, il n'en fut pas vendu 10 exemplaires à Visé, le promoteur les a finalement bazardés
contreplaqué de bois + sangle cuir 49 x 32 cm Modèle déposé ©Marc Poelmans 

 

Au 16e siècle, l'arme à feu existe depuis un siècle et demi, et est en usage dans toutes les compagnies, aussi bien les archers que les arbalétriers.

Si des privilèges économiques certains existaient pour les confréries armées,
pourquoi créer une nouvelle gilde et pas simplement y intégrer de nouveaux membres ?

Cela renforce l'idée que la raison est très vraisemblablement aussi d'ordre politique.

Est-il dès lor étonnant s de voir que Halen Danneau, le capitaine des harquebusiers, est un bourgmestre de la ville, représentant du peuple, face aux échevins qui représentent le Prince ?

Les Arquebusiers sous de fallacieux prétextes finiront même par laisser croire au Prince-Evêque que les Arbalétriers n'ont plus de raison d'être et la vieille gilde sera un temps supprimée, le temps que le monarque revienne à de meilleurs sentiments.

lansquenets et mousquetaires allemands, on remarque la forme typique de la crosse des arquebuses allemandes

couleuvrinier 15e siècle, collection M. Poelmans

C'est certainement pour s'accorder les bonnes grâces du monarque que les arbalétriers feront confectionner en 1581 une bannière aux armes du Saint Empire portée dans leurs cortèges.

Brûlée en 1914 lors de l'incendie de la ville par les troupes germaniques, elle ne fut pas refaite symbolisant un peu trop l'empire allemand après une guerre effroyable et réapparu près de 100 ans plus tard en 2010 lors du 700e anniversaire de la société.
Toutefois l'héraldique de ce drapeau est interpellante
(Armes du Prince évêque sur les armes réservées à l'Empereur !?)

Nous sommes aussi en pleine période de
Réforme, et en Principauté, le Prince-Evêque se méfie et l'appartenance à la religion catholique est une exigence répétée dans les statuts de la gilde à l'époque et rappelée dans les statuts promulgués le 15 mai 1599, par le Prince-Evêque de Liège, Ernest de Bavière, ce mandement rappelait les statuts accordés par Gérard de Groesbeck de 1580 dont le document original avait disparu (Voir plus loin)

Les nouvelles idées font leur chemin.

Ces idées, associées à l'esprit commercial des visétois, causant parfois des soucis à certains soupçonnés d'hérésie et qui eurent quelques démêlées avec la Justice de l'époque.

Comme certains étaient arbalétriers, ce fait mis en exergue ne manquât pas d'influencer le Prince-Evêque dans sa décision de supprimer l'ancienne gilde

Heureusement, le monarque reviendra à de meilleurs sentiments après que les Arbalétriers aient fait valoir leurs bons droits et les rétablira dans leurs prérogatives

lansquenet 15e siècle, collection M. Poelmans

arquebusier 15e-16e siècle, collection M. Poelmans

Pourquoi cette lutte permanente entre Arbalétriers et Arquebusiers, si ce n'est pour s'accaparer la direction de la Cité ?

A Liège même, les Chiroux à base aristocratique, bourgeoise et catholique, défendent les intérêts du Prince-Evêque et de l'Empire
Chiroux ainsi nommés par leurs adversaires parce que la compagnie militaire, les arquebusiers, qui en forme le noyau est habillée d'un costume à bas blancs, habit noir et culottes blanches qui rappelle la robe d'une hirondelle (chirou en wallon de Liège).
Visé est favorable aux Chiroux.
.

lansquenets et mousquetaires allemands, les uniformes étaient très colorés lansquenets et mousquetaires allemands
1580
Arme de la famille Libotte, ©Marc Poelmans
Le Roy du Tir des arquebusiers est Thomas Libotte

1583

Le 8 février, adoption du calendrier grégorien, on passe ainsi du 10 au 21 février.
Cette réforme avait déjà été instauré des 1582 dans certains pays où on était passé du jeudi 4 au vendredi 15 octobre 1582
pour les pays ayant immédiatement suivi Rome,
mais il fallu parfois plusieurs siècles pour que tous les pays l'adoptent.

C'est à la fin de ce siècle que la gilde des arquebusiers adoptera le blason des Gentis comme blason officiel
HOMME SAUVAGE enseigne rue du Pery à Liège Cette enseigne provient de la rue Puits-en-Sock.À L'HOMME SAUVAGE – 1752 enseigne En Feronstrée 146 à Liège

Le drapeau des Arbalétriers de Visé, © Marc Poelmans

Les arbalétriers pour leur part adopteront aussi le blason d'un notable de la ville
 

Armes des Gentis, capitaine des arquebusiers de Visé , ©Marc Poelmans

Ici à gauche le blason original des Gentis:
d'argent à l'homme sauvage armé au naturel
Il y a fort à parier que c'est un clin d'oeil,
le sauvage opposé au gentis
C'était d'ailleurs l'enseigne de l'estaminet tenu par cette famille sur la rive gauche de la Meuse à
Devant-le-Pont
et à droite le blason qui fut adopté par la compagnie
Il s'agit du blason portant les armes de
Gentis accolées à celles de sa femme née de Froidmont qui portait:
d'azur à neuf besants
posés trois sur trois

Il existe une variante du blason avec un arquebusier à la place du sauvage, mais cette variante est fausse car en supprimant le sauvage, elle n'associe plus le capitaine Gentis ... mais uniquement son épouse de Froidmont

Armoirie des gentils, ©Marc Poelmans

© blasons réalisés par Marc Poelmans et propriété exclusive, copie non autorisée sans accord du propriétaire
Représentation déposée auprès de l'OBPI
Office Benelux de la Propriété Intellectuelle

armoiries de Winant Rambart, ©Marc Poelmans

1586
le roy du tir des arquebusiers est
Wynand Rambart
1591
le roy du tir des arquebusiers est
Cloes Gentis

armoiries de Cloes Gentis, ©Marc Poelmans

armoiries de Jean Olivier, ©Marc Poelmans
1596

Le Roy du tir des arquebusiers est Jean Olivier

1597

Le 4 février 1597, la conseil de Visé réorganise la défense de la cité.

On forme 4 compagnies bourgeoises chargées chacune de la défense et de la police d'un quartier de Visé et le 11 février, le prince-évêque signe sans tarder le décrèt instituant la nouvelle organisation.

Il semble que l'influence des arquebusiers ait besoin d'être contrôlée
Ils iront se plaindre auprès du prince-évêque et deux ans plus tard Ernest de Bavière fait en partie droit à leur requête et leur accorde une nouvelle charte

Arme de la famille Pieton, ©Marc Poelmans
Le roy du tir des arquebusiers est Pierre Piéton

1598
Signature de l'Édit de Nantes

Un édit de tolérance signé le 13 avril 1598 par Henri IV, par lequel le roi de France reconnaît la liberté de culte aux protestants.
Cet acte met fin aux guerre de religion qui ensanglantent l'Europe et la France en particulier depuis des décennies
Il sera révoqué en 1685 par Louis XIV.

1599

Dans un mandement du 21 mai, Ernest de Bavière
confirme les
statuts de la compagnie.

Le prince se méfie et inscrit dans ces nouveaux statuts l'obligation d'appartenir à la religion catholique... on n'est jamais assez prudent.

Etrange confirmation, comme si ceux-ci étaient contestés et avaient besoin d'être réaffirmés, le document original des statuts avait aussi disparu, alors qu'il s'agissait du plus important document de la compagnie.
La gilde craint-elle une suppression ou fait-elle face aux mêmes intrigues qu'elle ourdit envers les arbalétriers pour les faire disparaître ?


1599 côté des arbalétriers


Le drapeau des Arbalétriers de Visé, © Marc PoelmansSelon Henaux, Visé avait deux Compagnies d'Arbatétriers : les " Vieux Arbalétriers ", champions du prince et de la noblesse et les " Jeunes Arbalétriers " recrutés dans le sein de la populace.

La première, qui était fort puissante, était hostile au parti populaire.
Le magistrat la cassa, mais elle fut immédiatement rétablie dans ses droits primitifs par le prince Ernest, malgré l'opposition qu'on forma à sa réorganisation.
La seconde fut dissoute et ses membres se métamorphosèrent en Arquebusiers.

NOTA. — M. l'abbé J. Ceyssens. auteur précédemment cité de la brochure " La Compagnie des Arbalétriers à Visé ", ne partage pas l'opinion que les Arquebusiers seraient les Jeunes Arbalétriers métamorphosés. Si, dit-il, cette assertion est vraie pour les Arbalétriers de Liège, elle ne le parait pas pour ceux de Visé (p. zo).
Ses arguments semblent probants.

Les actes de fondation des Arquebusiers montrent suffisamment que cette transformation n'a pas eu lieu.
En 1579, donc avant cette prétendue métamorphose, à la demande de quelques bourgeois, le magistrat accorde l'autorisation " d'instablir et drachier une compagnie de Harquebusiers pour " la tuition, garde-ferme et conservation de la Ville et aussi, afin tant " plus animer la jeunesse et exciter l'exercice des armes, qui est chose " bien nécessaire et honneste " Fut réservé, " qu'il plaise au Cardinal de " Groesbeck, accorder affranchissement à la Compagnie pour son establissement " (archive de la Ville).
Ce texte montre qu'il s'agit d'une nouvelle Compagnie, dit l'auteur de la brochure.
Le 13 décembre, même année, Ernest de Bavière confirme l'institution, statuts et privilèges à la Compagnie des " Anciens Arbalétriers " " érigée " et établie à Visé par un temps excedant la mémoire des hommes " ainsi que " la jouissance et profit de deux Neffs (barques) marchandes et le droit de " prélever deux Boddregers sur chaque ayme de cervoise (bière) entrant " à Visé (1) ".

Ce privilège fut renouvelé le 15 Mai de l'année suivante, ce qui n'empêcha pas la magistrature visétoise de brouiller avec le prince " les enfants de Bavière ", dont elle voulût attribuer une partie des biens à leurs rivaux.

(V. Chapeauville geste pontif Léod). T. L., 3, p. 585, 632 etc. (Hist. F. Henaux VV. et Archives de la Compagnie).



Vers le 17e siècle

textes des princes évêques de Liège sur http://perso.infonie.be/liege06/00zero.htm

Les pages de Publius Historicus sur le 16e siècle

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